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Studios Kabako

CONGO

Faustin Linyekula

2019


« À force de penser au Congo, je suis devenu un Congo bruissant de forêts et de fleuves

où le fouet claque comme un grand étendard. »


AIMÉ CÉSAIRE, CAHIER D'UN RETOUR AU PAYS NATAL



Le Congo n’existe pas… Il fallait l’inventer. 

1884, conférence de Berlin, le roi Léopold a une idée aussi énorme que sa large stature, il veut une colonie personnelle. Il envisage d’abord d’acheter un bout de planète à quelqu’un, une province de l’Argentine, un bout de Bornéo, une île du Pacifique, mais on refuse de vendre et même de louer. À cette époque, les explorations de Livingstone et de Stanley font grand bruit, on cherche les sources du Nil. Alors ce sera l’Afrique…  Le roi convoque Stanley.

Et le Congo commence dans les rêves du roi géant, un immense jardin, une propriété privée, une société anonyme, des bénéfices inouïs.

Posséder quatre-vingts fois la Belgique, c’est quand même quelque chose.


Revenons à la Conférence. On négocie, on pinaille, on trace des lignes et des frontières, on scrute, le roi s’invente une œuvre de bienfaisance, des sociétés philanthropiques, des explorations scientifiques.

La conférence se termine, l’Afrique possède désormais son acte de notaire, reste à bâtir un état, reste à créer le Congo.


Le Congo n’existe pas. Il fallait l’inventer…

Des tas de gens se mirent à la tâche, Stanley, l’explorateur, Charles Lemaire, l’éclaireur, Léon Fievez, le tortionnaire…


Mais le Congo n’existe toujours pas…

Il n’y a qu’un fleuve, un peu de boue et beaucoup d’eau, quelque chose qui coule comme une cicatrice…

Il y a la grande forêt, les lianes, les arbres, les oiseaux, le bois pourri, et une chose nocturne qui se creuse au milieu des couleurs, comme un secret sur ce que nous sommes.


Le Congo n’existe pas…
Demeurent la tristesse de la terre, l’insondable tristesse de la terre et le mal qui dévore…

Pour la première fois, Faustin Linyekula s’empare de l’époque coloniale dans une triple partition mêlant mouvements, chants et le magnifique texte d’Éric Vuillard.

LES DATES


> 15 juin 2021

L’échangeur, Château-Thierry

CHARGÉE DE DIFFUSION

> Virginie Dupray

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« À force de penser au Congo, je suis devenu un Congo bruissant de forêts et de fleuves

où le fouet claque comme un grand étendard. »


AIMÉ CÉSAIRE, CAHIER D'UN RETOUR AU PAYS NATAL



Le Congo n’existe pas… Il fallait l’inventer. 

1884, conférence de Berlin, le roi Léopold a une idée aussi énorme que sa large stature, il veut une colonie personnelle. Il envisage d’abord d’acheter un bout de planète à quelqu’un, une province de l’Argentine, un bout de Bornéo, une île du Pacifique, mais on refuse de vendre et même de louer. À cette époque, les explorations de Livingstone et de Stanley font grand bruit, on cherche les sources du Nil. Alors ce sera l’Afrique…  Le roi convoque Stanley.

Et le Congo commence dans les rêves du roi géant, un immense jardin, une propriété privée, une société anonyme, des bénéfices inouïs.

Posséder quatre-vingts fois la Belgique, c’est quand même quelque chose.


Revenons à la Conférence. On négocie, on pinaille, on trace des lignes et des frontières, on scrute, le roi s’invente une œuvre de bienfaisance, des sociétés philanthropiques, des explorations scientifiques.

La conférence se termine, l’Afrique possède désormais son acte de notaire, reste à bâtir un état, reste à créer le Congo.


Le Congo n’existe pas. Il fallait l’inventer…

Des tas de gens se mirent à la tâche, Stanley, l’explorateur, Charles Lemaire, l’éclaireur, Léon Fievez, le tortionnaire…


Mais le Congo n’existe toujours pas…

Il n’y a qu’un fleuve, un peu de boue et beaucoup d’eau, quelque chose qui coule comme une cicatrice…

Il y a la grande forêt, les lianes, les arbres, les oiseaux, le bois pourri, et une chose nocturne qui se creuse au milieu des couleurs, comme un secret sur ce que nous sommes.


Le Congo n’existe pas…
Demeurent la tristesse de la terre, l’insondable tristesse de la terre et le mal qui dévore…

Pour la première fois, Faustin Linyekula s’empare de l’époque coloniale dans une triple partition mêlant mouvements, chants et le magnifique texte d’Éric Vuillard.

CHARGÉE DE DIFFUSION

> Virginie Dupray

LES DATES


> 15 juin 2021

L’échangeur, Château-Thierry

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